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Billevesées !
Là bas, Internet plante, c'est la cata...
Bref, trêve de billevesées. J'ai bien fait ma rentrée. Je me sentais perdue comme Alice au Pays de la Merde en Boîte, avec tous ces cours en amphi et ces gens bizarres que je n'avais JAMAIS vu de ma vie. Heureusement, y a toujours quelqu'un d'autre qui est paumé (pas forcément un loser sans amis véritables). Et coup de bol intersidéral, l'autre paumée (Denise de son prénom) se révèle être une punk rigolote qui hurle littéralement de rire dès qu'elle le peut (un peu fatiguant en fin de journée, mais pratique quand tu sors une vanne pas super drôlasse). Attention, je ne parle pas de la jeune punkette qui s'habille en jupe à volants et collants rayés de toutes les couleurs. Non, la vraie, celle qui aime les Sex Pistols, et pas seulement en T-Shirt.
Bref, premier jour, premier coup de bol. Jusqu'au retour du repas où une espèce de néo rocker à la mèche de devant folle me fait, en jetant un coup d'oeil à ma robe vintage, qui certes, ne s'impoose pas par sa longueur : "Ca va? T'as pas trouvé plus court?"
Devant cette cuistrerie gratuite je lui réponds en regardant de façon intense son blouson en cuir bordeaux très étrange qui lui colle le demi pectorau (oui, je sais on dit un pectoral, mais on n'est plus en hypokhagne ici)
"Si, mais toi t'as vraiment pas pu trouver plus moche." (l'originalité laisse à désirer, mais j'allais pas me mettre à rigoler bêtement sans répondre)
Sûrement habitué à ce que les filles se mettent à pleurer comme des veaux en plein visionnage de Sur la route de Madison dès qu'il leur sort une vannette, le gaillard ouvre des billes devant la violence de l'insulte concernant son blouson qui ne fait qu'à demi viril.
(deux jours plus tard, il vient s'asseoir à côté de moi pour me dire "ca te dit pas qu'on oublie l'affaire de la robe? J'aime pas les jupes courtes, mais toi je t'aime bien ch'crois, ahah " en faisant un sourire de couillon déneuronné. Je lui réponds que, heu, non. et Denise, en face, se gondole à en perdre haleine)
La semaine se passe tranquillou, jusqu'au week end d'intégration. Qu'on devrait d'ailleurs appeler 'orgie d'intégration'. Parce que ce week end n'est qu'un prétexte pour les trois tiers (moins cinq pourcents) de boire le plus d'alcool possible et de pécho derrière l'escalier de la boîte. Donc, moi, encore plutôt fraiche après mes deux téquilas boom boom prise avec Denise ("alcool gratis" ont hurlé les mecs du BDE en sortant plein de bouteilles) (ce qui est le danger même, pour le déroulement d'une soirée en toute dignité). Bref, disais je, encore plutôt maîtresse de mes gestes et de mes actes, je me mets à bougeotter sur la piste de dance, où la lumière stroboscope gravement. (Denise en est déjà à sa quatrième téquila-vodka-curaço boom boom et se lance dans une danse entre le pogo et le djilo)
Et c'est là que mon ami-blouson-de-cuir se met à me scotcher pour danser un zouk alors que, oh, c'est David Guetta là. Et Denise qui ne voit rien, et qui ve brancher un mec à mini crête... Mes nouvelles copines d'intégration me font un clin d'oeil genre 'on a compris, petits canaillous, on vous laisse.' Le QI de ces jeunes fille frôlent les chiffres négatifs.
J'arrive finalement à le semer en fin de soirée, après avoir entendu cinq: "t'es trop cool Julienne" et trois "eh Justine, tu trouves pas qu'il fait chaud?"
On arrive, avec tout le groupe, là où on doit dormir. Dans la chambre à six, je suis avec Denise qui grogne pendant son sommeil, et mes autres copines d'intégration (dont une qui parle sans arrêt sans se rendre compte qu'on est déjà toutes en train de faire dodo). Le lendemain, Denise se réveille, met ses Doc . Et son T-Shirt des Ramones tâché. Et tente de se maquiller (résultat mi Marylin Manson / mi Siouxie). Les lendemains de cuites ne sont jamais brillants niveau facheune attitioude. Là, c'est pire.
Dans le car qui nous ramène, la fille ronfle pendant que je médite gravement sur la situation actuelle de ma vie sociale. Une punk à la gueule de bois et deux filles cucus la praline mais rigolotes. Bon début. J'en étais là dans mes réflexions, quand la baltringue-blouson-cuir, prénommé Jivé (oui, pour Jean Vincent, ce n'est pas un mauvais jeu de mot à la con) bondit avec la grâce d'un morse centenaire vers mon siège.
"Justine, me dit-il, je suis désolé pour hier, j'avais trop bu de vodka-gin-rhum boom boom."
Moi: "Ceci n'est que cuistrerie macho. Je te hais au plus profond de mon moi"
Lui: "Oh déconne pas... T'as jamais fait de trucs comme ça quand t'étais bourrée?"
Moi: "Non."
Et finalement, on a papoté ensemble, vu qu'il ne voulait pas me lâcher la grappe. Il est cool, il aime Blondie, il me fait écouter The Pipettes. Et quand je lui dis que c'est un groupe pour les filles, il me répond que je suis une féministe à deux balles qui n'a jamais brûlé le moindre string.
Certes.
Ma vie sociale s'agrandit donc, avec un gars détestable que je ne déteste pas tant que ça, mais qui passe son temps à vanner.
L'année s'annonce plutôt bizarre.
(Les mots clés menant à mon blog sont de plus en plus spécialisés:
- chaussures démarche détendu
- chaussures puent (merci ça fait plaisir) )
(Edit: ah aujourd'hui il y a mieux: "comment faire avec une boite à chaussure un studio de Barbie") (mon conseil : Tu prends ta boite à chaussures, tu la peins en rose, et ça fait un studio de Barbie) (n'oublie pas la porte et les fenêtres, c'est pas un bunker)
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