Boulets
Purée, faut que je reprenne ce blog en main.
Sans blague, j'ai retrouvé des sauvegardes de mon blog depuis le début, au cas où 20six merderait (pour une fois j'ai eu une idée intelligente, je me reconnais pas), et, comment dire, ça a plutôt évolué ce truc. Je ressens même de la honte en lisant certains posts.
Quest-ce qu'on est immatue quand on est jeune ahahahaha (déclara une grosse gamine).
Bon les mecs, c'est les vacances. Et je vais te dire, j'les ai méritées, nan je te jure c'est sérieux. Cette année j'ai lu pleins de trucs inutiles, j'ai disserté sur pleins de trucs inutiles, mais les grands te disent que bien sûr que si ça sert à ketchose, espèce de p'tite conne.
Moi je brille pas trop au firmament des intellectuels. Entre Nietzsche et moi, il y a, comment dire, non ce n'est pas un gouffre, ce serait plutôt un trou noir, celui qui aspire les fusées. Et bizarrement, même les profs les moins finauds, ils sentent ces choses là. Et quand Jivé me souffle les réponses lorsqu'un prof me pose une question (donnez moi la définition exacte du chômage selon le BIT s'il vous plait , oui, vous là), là j'ai la haine. Sérieux, qui connait la définition du chômage selon le BIT, là comme ça à chaud? Bon le problème c'est que, cette phrase, c'est exactement ce que je lui ai répondu. Hilarité dans le TD, surtout Aurélien (nan mais lui je peux pas le saquer).
Et Aurélien vient nous voir après et dit à Jivé "Elle est marrante Judith." J'aime pas trop être marrante quand je ne l'ai pas décidé.
Je me sens boulet.
Mais comme c'est les vacances, ce joyeux sentiment s'efface au profit, du vide intersidéral (celui qui aspire les fusées). Car le fait est là, maintenant que j'ai ni dissert, ni horaires à respecter pour aller en cours, je reste chez moi, je fais rien. Pénélope est )à New York, et Andy, il me saoule. Bon alors, j'ai revu 2 ou 3 personnes du lycée, mais comme d'habitude depuis la fin du lycée, je me fais chier avec eux.
Je suis un boulet aigri.
Bon quand même, j'ai passé une semaine de folie avec Jivé, Denise et Suzanna en Bretagne, dans la maison secondaire de Denise au bord de la mer. "Mais t'habites déjà en Bretagne (je lui ai dit) Pourquoi ta maison secondaire elle est en Bretagne?". A travers gros mots et jurons, j'ai plus ou moins compris que quand on est Breton, on est Breton ; et que la Cote d'Azur ça pue, d'ailleurs j'y suis jamais allée. Je lui ai répondu qu'il y avait les Landes aussi. Elle est devenue rouge homard et a hurlé que les Landes c'était comme la Bretagne, mais en moins bien, et qu'il y avait trop de touristes.
Bref, les Bretons, on dirait pas comme ça, mais ils ont le sang chaud.
Cette semaine n'a été que pure folie : rien à faire, aucun magasin à moins de cinq kilomètres, pas de boîte, pas de bowling, pas de ciné ("sauf dans la salle des fêtes, ils passent A l'Est d'Eden")en fait, rien que nous dans l'immensité de la steppe bretonne. Pour moi , ça a été un vrai retour à la vie sauvage, comme dans Walden ou la vie dans les bois. Non je dec.
Pour Jivé ça a été plus difficile. Exemple. Un jour, Denise a fait "il fait beau, ça vous dit de faire du kayak ? on les loue pour l'aprème et on va sur une plage sans personne." On a tous opiné du bonnet. Denise a sorti des sandales méduses, et a dit "Allez, mettez ça." Elles n'étaient pas à notre taille, mais on a quand même sauté dedans. Sauf Jivé. "Attends je vais pas mettre ça, c'est bon, c'est moche, j'y vais en tongs." Comme une même femme, on a levé les yeux au ciel. Puis Denise lui a fait un plaquage et a entrepris de lui délacer ses all star. C'est incroyable comme Jivé peut avoir de la force quand il s'agit de son staïle. Parce que pour faire rouler Denise sur le côté et lui immobiliser les mains, il faut vraiment être un surhomme (ce qu'il n'est evidemment pas ahahahahah non). Il est donc parti sans ses méduses, avec ses tongs, Denise est partie avec une grosse envie de cogner, Suzanna avec sa bonne humeur inaltérable, et moi, heu, avec mes sandales trop grandes (la soeur de Denise doit avoir des péniches à la place des pieds sérieux, je les serrais au max et j'en perdais tout le temps une, ce qui a rendu le chemin un peu plus longuet). Au bout d'une demi heure de marche sous le cagnard (oui, ça existe en Bretagne) nous avons gentiment loué des kayaks. Denise filait comme une fusée sur l'eau, sans sembler faire le moindre effort. J'étais pleine de jalousie. Je lui ai dit "Course jusqu'au rocher" et j'ai perdu de façon assez humiliante. "C'est normal qu'il y ait de l'eau dans les trous pour les pieds?" a demandé Jivé. "Ta gueule" lui a répondu Denise. Par le fait, Jivé a vraiment cru que ce n'était pas normal, et que s'il mettait de l'eau dans les trous pour les pieds en pagayant, le kayak allait couler. Mais il a quand même eu ses réflexes de gros lourd : il a voulu faire du piratage et monter sur nos kayaks. Evitant de justesse le coup de pagaie de Denise qui lui était destiné, il s'est attaqué à Suzanna, qui n'avait jamais fait de kayak de sa vie. En se mettant debout sur son kayak pour sauter sur celui de sa pauvre victime, il est tombé à l'eau de manière spectaculairement ridicule, en s'assomant à moitié sur le bout de son embarcation. Et même sous le cagnard, l'eau bretonne est froide. Il est donc arrivé à moitié congelé sur une plage de galets ou il n'y avait personne. Pendant une heure, il n'a rien dit. Lorsqu'on est reparti, la marée était basse. En arrivant là où il fallait rendre les kayaks, on devait traverser une gigantesque étendue de vase puante. S'armant de courage, Suzanna (toujours au taquet) s'avance en essayant de sauter sur les rares endroits où il y a des algues tout en traînant son bateau. "Je vous ouvre la route, marchez dans mes pas ce sera plus facile pour vous" dit-elle, avant de se taper la glissade grand écart de la mort. Recouverte de vase, elle a continué à avancer vaillament après s'être bidonnée pendant cinq minutes. Denise l'a suivie sans problème. Moi, mes méduses étaient trop grandes. Je marchais en les tirant avec mes pieds, et la vase faisait "Shhhhlourps". De temps en temps, j'en perdais une que j'étais obligée d'arracher de la vase avec mes mains. Je me suis retournée, et Jivé restait sans bouger, loin, sur la ligne de départ. "Ne m'attendez pas, j'attends que la marée remonte." Car il avait perdu ses tongs dans la vase. Denise et Suzanna, qui avaient rendu leurs kayaks, sont venues à la rescousse pour m'aider. Il a ensuite fallu que je prete mes méduses à Jivé pour qu'il décolle de son bout d'algues. Il a fait le chemin du retour pieds nus.
Finalement, je ne suis pas le seul boulet ici.